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Violence en fratrie: un problème majeur



“C’est lui qui a commencé ! "



Si quelques disputes sont normales et inévitables entre frères et sœurs, il arrive que ces disputes dégénèrent et s’installent au quotidien.


Des disputes omniprésentes aussi bien physiques que verbales.


Et leurs conséquences ne sont pas anodines, loin de là.


Un réel risque de dépression peut s’installer et faire de votre enfant un adulte sujet à ce problème.


Sans parler de la rancune qui peut s'installer pour la vie et briser des familles.


Selon Marie-Noëlle Tardy, pédopsychiatre auteure de “ La maltraitance envers les enfants”, un enfant victime d’actes de maltraitance physiques ou psychologiques peut développer des symptômes d’anxiété, de perte d’appétit et de sommeil, des problèmes de comportement, un manque de confiance en lui. *


Ca fait beaucoup.


De quoi inquiéter n’importe quel parent.


Et donner une fessée ou une gifle ne résout pas le problème sur le long terme.


Vu que c’est un problème de violence à la base, tenter de le résoudre via de la violence ne marche pas.


Alors comment faire cesser ces agressions avec bienveillance?


D’abord il faut pouvoir cibler le cœur du problème.




Le “Pourquoi”.



Bien souvent, on retrouve la jalousie en tête de file.


Quand un deuxième enfant naît, l'aîné peut se retrouver délaissé.


L’amour total qu’il recevait de ses parents se retrouve fractionné entre lui et “le nouveau”.


Et comme un enfant jeune nécessite plus d’attention que son ou ses aîné(e)s, le ratio d’attention accordé par les parents peut être déséquilibré.


Alors quand un enfant se sent délaissé, le fait de s’en prendre à son puîné verbalement ou physiquement ramène l’attention de ses parents sur lui, même si c’est en négatif.


Mais au moins, il existe au yeux de ses parents.


Quelques fois c’est le plus petit (fille ou garçon) qui sera celui qui initie la violence, en effet s‘il sent que ses parents préfèrent et mettent toujours en avant son aîné, il pourra faire preuve de violence.




Le mauvais exemple parental joue beaucoup aussi.


Si le papa ou la maman, voir les deux, usent de mots ou de gestes violents, l’enfant l’inclue naturellement dans son mode de comportement.


Si les disputes à la maison se résolvent dans les cris, voire dans les coups, un enfant assimile que c’est la seule façon de résoudre ses problèmes.



De plus, le manque d’empathie chez certains enfants peut s’avérer un facteur aggravant.


Un enfant non sensibilisé à l’empathie usera plus facilement de violence verbale ou physique.




Alors quelles sont les solutions à cette violence en fratrie?



Privilégier l’équité tout en expliquant que chacun à ses différences.


Il ne s’agit pas de mettre tout au même niveau mais d’accorder globalement autant d’attention à l’un qu’à l’autre.


De se réserver des moments seul avec chaque enfant afin de faire grandir la relation parent-enfant.


Il ne faut donc pas laisser la bagarre continuer, il faut y mettre fin rapidement en passant du temps avec vos enfants, car ce qu’ils recherchent avant tout c’est de l’attention.


Votre attention.



Il faut aussi faire preuve d’exemplarité parentale.


Au maximum, il faut représenter les valeurs que l’on inculque à ses enfants.


Il faut s’excuser auprès d’eux lorsque l’on s’est mis à crier sans se contrôler, en leur expliquant que c’était une erreur et que l’on essayera de ne pas la réitérer.


Ce qui n’empêche pas d'élever la voix lors des bêtises de vos enfants: un ton adapté au niveau de la bêtise est important.


Mais il ne faut pas perdre le contrôle.


Et prendre le temps d’expliquer pourquoi ce qu’ils font est mal.


Il faut amener l’enfant à réfléchir par lui-même.


A l’aider à acquérir cette jauge Bien-Mal.


Et à apprendre à développer de l’empathie.


Celle-ci se renforce grâce à l’éducation, selon Margaud Michiels, psychologue et formatrice en atelier Faber et Mazlich. *


Quand un enfant se fait taper ou subit une violence psychologique, il faut l’aider en priorité avant même de sermonner l’enfant fautif.


On doit avant tout l’aider à mettre des mots sur sa douleur.


On peut lui dire “ Ce n’est pas agréable de se faire taper. C’est très désagréable et ça fait mal de se faire tirer les cheveux”.


Ainsi on lui montre de l’empathie, la même empathie dont il pourra ensuite faire preuve envers d’autres personnes souffrantes.


Quand à l'initiateur de la dispute, il faut l'amener à réfléchir par lui-même, à l'inciter à se mettre à la place de l'autre, à comprendre sa souffrance.



Alors oui, la violence en fratrie peut être gérée.


Cela nécessite une vigilance au quotidien et des bons réflexes mais dans la majorité des cas, il est possible de désamorcer ces relations conflictuelles.


Et pour les situations qui seraient trop complexes ou installées depuis tant de temps qu’elles semblent immuables, il convient alors de faire appel à un professionnel de l’enfance.





* Sources:





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